Quel avenir pour
le TÉLÉTRAVAIL ?
Alors que Canon France commence à remettre en cause le télétravail en exigeant une journée supplémentaire en présentiel aux salariés du service Business Ops, on constate que le recours au télétravail a progressé en France en 2024.
Une étude récente du cabinet Robert Walters nous apprend en effet que, sur les 12 derniers mois, 23% des entreprises ont accordé un à deux jours supplémentaires de télétravail à leurs salariés pour leur permettre plus de flexibilité dans leur fonctionnement au quotidien. Cette souplesse autorisée dans l’emploi du temps se révèle particulièrement intéressante pour fidéliser les collaborateurs et augmenter significativement les conditions de travail et l’attractivité de l’entreprise.
Pour autant, 4 employeurs sur 10 restent opposés au télétravail intégral (à 100% du temps), 14% d’entre eux craignant une diminution de l’engagement de leurs collaborateurs et 54% une altération de la cohésion des équipes. Reste que 27% des entreprises accepteraient de recruter des candidats 100% à distance pour des postes spécifiques, mais 17% ne le feraient qu’en tout dernier recours.
Malgré des rumeurs de remise en cause du télétravail par les employeurs 72% des entreprises n’ont pas modifié le nombre de jours obligatoires au bureau et considèrent que le mode d’organisation qu’elles ont adopté après la crise Covid constitue un équilibre satisfaisant. Cet aménagement permet généralement de combiner fluidité et performance des équipes tout en répondant aux attentes des salariés.
Par ailleurs, selon la DARES, le recours au télétravail permet d’améliorer l’état de santé des salariés et d’augmenter de 8% le taux de présentéisme. Il rend également plus facile l ’articulation entre vie professionnelle et vie privée.
Pour une majorité de salariés, la flexibilité apportée par le travail à distance est aujourd’hui essentielle et, pour de nombreux cadres, le télétravail est une exigence non négociable. D’après le cabinet Rober Walters, qui a réalisé l’étude en octobre 2024, « imposer un retour au bureau à 100% pourrait conduire à des départs ou compliquer l’attraction de talents ». Le télétravail est d’ailleurs devenu une des questions essentielles lors des entretiens d’embauches car de nombreux salariés organisent leur vie en fonction de cet avantage. De nos jours, une entreprise qui ne propose pas de télétravail n’est guère attractive pour les meilleurs profils et fait fuir la plupart des collaborateurs de qualité.
Il est vrai que le management à distance complique la tâche des employeurs et rend plus difficile la cohésion des équipes ; les modes de communication et de collaboration entre les salariés d’un même service, et avec leur hiérarchie, doivent être adaptés pour éviter d’altérer la dynamique du groupe. Malgré tout, les nouveaux outils mis à disposition de tous et leur appropriation progressive par le personnel permet de mettre en place un environnement propice malgré la distance physique.
Quatre ans après les changements qui sont intervenus dans la plupart des organisations, pour s’adapter à la crise sanitaire et aux aspirations nouvelles de leurs collaborateurs, on constate que la généralisation du télétravail est un réel progrès.
Pour les salariés, la réduction des temps de trajet, la possibilité de travailler sans être dérangé, l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle et la diversité des rythmes de travail sont autant d’avantages dont ils ne veulent plus se passer ;
pour les employeurs, les économies sur les frais généraux, la fidélisation de leurs collaborateurs, la diminution de l’absentéisme et l’attractivité de leurs emplois sont des atouts non négligeables ; tout cela sans compter la diminution des gaz à effet de serre émis par les salariés lors de leurs trajets domicile/travail, et comptabilisés dans le Bilan GES des entreprises…
Depuis des années la CGT Canon œuvre sans relâche à la reconnaissance du droit au télétravail dans l’entreprise ; elle défend infatigablement l’ouverture de ce droit à un maximum de salariés, s’applique avec acharnement à accompagner et protéger les télétravailleurs et met tout en œuvre pour revaloriser le travail à distance.